Octobre rose, c’est le mois pour
la prévention du cancer du sein.
De nombreux événements sont organisés pour rappeler
l’importance de se faire dépister régulièrement.
J’ai choisi de creuser un peu
plus cette thématique du point de vue de la sexualité.
Cancer et sexualité, il est nécessaire d’en discuter !
La sexualité continue … mais peut
être modifiée. Les angoisses et la désappropriation du corps peuvent entraîner
une baisse du désir et du plaisir.
L’enquête faite à l’hôpital de la
Pitié salpêtrière dans le service du docteur KHAYAT en témoigne bien : 62% de patient-e-s
témoignent d’une modification de leur désir et/ou plaisir suite au cancer, 75 %
énoncent des difficultés à se déshabiller devant leur partenaire et 84%
souhaiteraient pouvoir en parler à un professionnel.
La sexualité n’est pas
figée. Elle varie et évolue avec notre
quotidien, nos joies, nos angoisses, notre bien-être, nos relations humaines et
cela tout au long de notre vie. La sexualité pendant un cancer est donc amené à
évoluer selon l’état de santé, l’évolution de la maladie, le bien être, le
soutien… C’est une variable individuelle, il n’y a donc pas de normalité.
Les modifications corporelles et
psycho-sexuelles peuvent se manifester de différentes façons :
•
sécheresse vaginale,
• bien-être émotionnel,
• image corporelle,
• la qualité de la relation avec le partenaire,
• la présence d’un trouble sexuel chez l’un ou l’autre partenaire.
La
sexualité peut s’en voir modifiée dans 50% à 90% des cas[1]
• Dyspareunie (douleurs) 35 à 38%,
• Troubles du désir sexuel 23,4 à 64%,
• Sécheresse vaginale 20,5 à 48%,
• Absence orgasme 16 à 30%,
• Modification de l’image corporelle.
Un cancer du sein, plus
particulièrement, touche à la représentation de la féminité. Le travail passe
par une réappropriation du corps avant tout.
Lorsqu’il y a eu ablation
mammaire, il faut savoir se laisser le temps d’apprivoiser cette cicatrice, de
redécouvrir des sensations. La nudité reste souvent un problème, le choix d’une
lingerie agréable et dans laquelle on se sent bien et jolie peut être une 1ere
étape.
Le/la partenaire ne doit pas être oublié-e dans ce questionnement
autour de la sexualité. Il/elle peut ressentir un désarroi, se questionner face
à ces changements, ressentir des angoisses et observer une modification dans sa
sexualité. Il est nécessaire qu’il/elle soit également écoutée si il/elle le
souhaite. Dans son rôle de soutien, être
considéré est important.
Des professionnel-le-s sont là
pour simplement vous écouter, vous rassurer et selon votre demande contribuer à
améliorer cette sexualité si elle ne vous satisfait plus aujourd’hui.
Sources :
LOPES P. et
JAROUSSE N. « la qualité de vie après
un cancer gynécologique » in
Reproduction humaine et Hormones, IX,
4, 1996.
JAROUSSE N,
« Qualité de vie, Amour sexualité et cancer » in Réseaux cancer, dec. 2002
ROWLAND Julia H. et
al, Breast Cancer Res Treat. 2009 November ; 118(1): 99–111.
BARNI S et al, j Clin Oncol 2001;
23: 24-56
FORBAIN et al, Psychooncologie 2006 jul; 15 (7): 579-94
[1] BARNI S et al, j Clin Oncol 2001; 23: 24-56
FORBAIN et al, Psychooncologie 2006 jul; 15 (7): 579-94
SL
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