Notre société se bat activement
pour une égalité entre les femmes et les hommes. Cela se passe par la
déconstruction des stéréotypes de genre et par la réaffirmation de cette égalité
dans la loi - loi sur l’égalité professionnelle ou par la proposition de loi
contre le système prostitueur .
Cet ensemble est nécessaire. Pour
renforcer cette cohérence et son impact, il
est nécessaire d’éduquer à une sexualité égalitaire entre les femmes et les
hommes. La sexualité est à mon sens un important vecteur d’égalité.
Comment agir ?
La sexualité est le résultat d’un
mécanisme d’apprentissage et de maturation qui débute dès le plus jeune âge[1].
Elle n’est donc pas innée.
On peut alors s’interroger sur l‘apprentissage de notre sexualité ? Il
passe par l’identification à des modèles, par la découverte du corps et par l’information
(interventions scolaires par exemple). Nous pouvons donc agir pour promouvoir une
sexualité égalitaire.
Dès la maternelle, il est important de veiller sur les stéréotypes
pour ne pas les véhiculer et éduquer les enfants égalitairement.
Un travail sur les sensations de
plaisir et de bien être peut également être engagé avec les enfants. Au travers
d’outils adaptés, les enfants sont amenés à développer leurs sensations et à
les identifier. Ce dernier point est primordial. Il est à noter une culture
différente de l’émotion entre les filles et les garons qui peut engendrer une incompréhension
à l’âge adulte dans les couples. Les hommes sont définis comme moins sensibles,
trop peu dans l’émotion à l’opposé des femmes. Cela nous interroge sur l’impact
de l’éducation que nous portons aux enfants et aux attentes que nous projetons
sur les filles différemment des garçons.
Laissons chacun-e être sensible et montrer ses émotions, explorer ses
sensations et énoncer ses envies. L’impact sur la sexualité n’en sera que
positif.
La découverte et la connaissance
de son corps et de celui de l’autre est également indispensable.
L’ensemble de cette démarche doit être prolongée en primaire et à l’adolescence.
Cette dernière période est le moment ou chacun- va explorer et découvrir sa
sexualité érotique, an activant les apprentissages mis en place durant l’enfance.
Les jeunes se posent de
nombreuses questions sans pour autant oser les poser. Nous savons informer sur
les risques liés à la sexualité, n’oublions pas d’informer sur le plaisir et le
bien être lié à la sexualité !
Il est nécessaire d’aborder et d’informer sur la 1ere fois pour la
démystifier, de parler de la normalité
de la masturbation pour découvrir son corps et s’initier au plaisir[2], et
d’aborder le plaisir sexuel féminin et masculin d’un point de vue très
pratique.
Nous savons que chacun-e va
chercher des modèles pour apprendre sa sexualité. Ces modèles sont les animaux,
les fictions, les images érotiques et la pornographie. Veillons à ce dernier
point. La pornographie véhicule une forte domination masculine. Elle est donc
néfaste en tant que modèle unique, et c’est le cas depuis une dizaine d’année
avec Internet et cet important stock d’images facilement accessibles. Proposons
un modèle égalitaire !
Agir dès le plus jeune âge pour
une sexualité égalitaire permet d’agir sur la déconstruction des stéréotypes et
de casser certaines idées reçues que nous entretenons telles que « les
hommes ont plus besoin de sexualité que les femmes », « mon
partenaire ne me donne pas de plaisir » …
Dernière piste de réflexion, la
sexualité n’est pas un besoin, elle est un apprentissage. A la question « Etes
vous parfois en manque de sexualité ? », 76.8% des femmes répondent
affirmativement pour 84% des hommes.
Soyons égalitaires, faisons-nous plaisir !
J’ai eu la belle opportunité de passer ce message à nos député-e-s lors
d’une audition par la commission spéciale sur la loi de lutte contre le système
prostitueur.
Agir pour une sexualité égalitaire interroge sur la prostitution. Cette
dernière est le reflet de la domination masculine et non de cette égalité
sexuelle.
Vous retrouverez la vidéo ci-dessous.
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4858
[1] Références
au développement psycho-sexuel de l’enfant.
[2] Selon l’enquête
« les femmes, le sexe et l’Amour » réalisé par Philippe Brenot en
2012, 72% des femmes ce sont déjà
masturbées avant la 1ere fois et 94% des hommes.
SL
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